Le taxi : une histoire de famille chez les Lachance

Pour la première fois à Saint-Georges, trois générations de la même famille, Denis, Sylvio et Keven Lachance, travaillent en même temps en tant que chauffeur de taxi.

Denis Lachance est dans l’industrie du taxi depuis mai 1995. L’ancien travailleur de la Davie à Lévis, habitant à Saint-Georges, se cherchait un nouvel emploi. Lorsqu’il a eu vent que deux licences de taxi étaient à vendre, il s’est lancé et a acheté des parts de la compagnie. Il a découvert un métier où il n’est pas que conducteur, il est aussi diplomate et psychologue. «Il y a beaucoup de gens qui vont se confier à nous. Certains vont pleurer. Ils nous racontent leurs problèmes et ça leur fait du bien. Il faut prendre le temps de les écouter», estime le plus âgé des Lachance.

Pendant de nombreuses années, son fils Sylvio Lachance entendait son père raconter des histoires qui lui arrivaient. «Ça m’a donné le goût d’en faire moi aussi», indique cet ancien travailleur d’usine qui devait réorienter sa carrière en raison de douleurs physiques. «Les journées ne sont pas banales ni routinières», s’exclame-t-il.

À ce moment, Sylvio n’avait pas la possibilité d’acheter sa licence, il a donc travaillé pour son père comme chauffeur pendant deux ans. «Pendant tout ce temps-là, j’ai fait des offres et finalement, il y a trois ans, j’ai pu enfin acheter», souligne Sylvio. Les licences sont transmises dans le monde du taxi et difficiles à avoir puisque c’est le gouvernement du Québec qui décide du nombre de licences dans chaque secteur.

Le fils de Sylvio, Keven, vient tout juste de commencer à faire du taxi, il y a quelques semaines. Après lui aussi avoir entendu bon nombre d’histoires de son père et de son grand-père, le jeune homme s’est lui aussi lancé. «Ça a toujours été un passe-temps pour moi conduire, alors pourquoi ne pas gagner de l’argent en le faisant», affirme Keven Lachance.

Quand il a su que son grand-père souhaitait commencer à ralentir la cadence et éventuellement se retirer et vendre sa licence, Keven en a profité pour laisser un emploi bien payé à environ 20 $ de l’heure pour se consacrer au taxi. Pour l’instant, il est chauffeur pour son grand-père Denis ainsi que pour son père.

Une fierté

«C’est un privilège de travailler avec mon père et aujourd’hui avec mon fils, estime Sylvio. Je suis content d’avoir vécu ça dans ma vie. On se côtoie beaucoup plus et ça nous a rapprochés. On vit les mêmes choses alors on en parle». De son côté, Denis affirme ressentir une grande fierté à travailler avec son petit-fils et son fils. Ce que Keven a remarqué depuis qu’il fait du taxi c’est que sa relation avec son grand-père s’est améliorée, car plus jeune, il ne le voyait pas souvent.

Sylvio Lachance, Keven Lachance et Denis Lachance.

S’il est vrai que les chauffeurs de taxi font de longues heures, habituellement 12 heures par jour, ils ont la chance d’être leur propre patron. «On est libre et si on veut, lorsqu’il n’y a pas d’appel, on peut aller faire une commission pour soi», souligne Sylvio.

Le travail a beaucoup changé avec les années soulignent les deux plus âgés de la famille. Ils ont connu le temps où les bars marchaient fort, le temps de la livraison d’alcool à domicile et autres. «Les clients et le métier ont beaucoup changé avec les années, particulièrement depuis l’arrivée du Taxibus. Ça a amené beaucoup de travail et ça a changé les routines», explique Sylvio en mentionnant que comme dans d’autres milieux de travail, le manque d’employés est bien présent. Pour Denis et Sylvio, Keven est non seulement la relève, mais aussi un des seuls jeunes de son âge dans l’industrie à Saint-Georges.

Source : L’Éclaireur Progrès.ca

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