Les chauffeurs de taxi se sentent en sécurité

Alors qu’une vaste consultation a été amorcée à Montréal pour améliorer la sécurité des chauffeurs de taxi qui sont parfois victimes d’agressions, travailleurs de la région n’éprouvent aucune crainte.

Le propriétaire de Claude Legault taxi dort d’autant plus en paix qu’il travaille désormais sur réservation seulement et avec une clientèle ciblée.

«J’ai la crème des clients! Je vais seulement à l’aéroport de Dorval ou à la gare centrale à Montréal. J’embarque des gens d’affaires ou des gens qui s’en vont en voyage, explique-t-il. Mon auto reste propre et je suis toujours bien payé!»

Ainsi, il n’éprouve pas la nécessité d’avoir une caméra de surveillance ou une vitre pour le séparer de la banquette arrière.

Néanmoins, à l’époque où il faisait le taxi pour tous, M. Legault n’a jamais eu peur pour sa sécurité.

«Sur la Rive-Sud, c’est pas mal moins dangereux qu’à Montréal ou à Longueuil qui compte des gangs de rue. En plus, je ne ramassais jamais quelqu’un sur un coin de rue pour le redescendre un peu plus loin. Généralement, j’avais une adresse où le prendre et qui pouvait me servir après advenant que je ne fasse pas payer.»

Le chauffeur de taxi ne s’est jamais non plus gêné pour refuser un client qu’il lui semblait suspect ou trop éméché pour se comporter convenablement à bord.

«Je baissais ma vite et je lui parlais. Si on ne s’entendait pas, je repartais», raconte le Constantin qui a souvent refusé d’embarquer un récidiviste de vols dans les dépanneurs qui appelait un lift après ses mauvais coups.

«Quand j’arrivais et que je voyais que c’était lui, je barrais mes portes et je m’en retournais», confie le chauffeur.

M. Legault n’a jamais été agressé et peut compter sur ses doigts les fois où il n’a pas été payé sur-le-champ après une course. «J’arrivais généralement à retracer le client. Une fois, j’ai dû avaler ma pilule.»

Autres témoignages

Imad Aoun, copropriétaire de Taxi La Prairie, qui a été pendant 15 ans chauffeur de nuit dans la région, n’a rien à redire lui non plus contre la clientèle.

«C’est un coin idéal pour la qualité du monde. Les gens sont respectueux et comprennent que notre travail n’est pas facile, qu’on doit parfois se lever en pleine nuit en laissant notre femme et nos enfants», dit-il.

Lui aussi est rarement resté impayé et n’a jamais été agressé. «Une fois, des jeunes qui étaient saouls ont brûlé mon siège et tenté de déchirer le tissu. La police les a retracés.»

Pierre Proulx, de Taxi Pierre à Saint-Constant, confirme lui aussi que les clients ne sont pas violents. Sa seule crainte était celle de ne pas être payé ou qu’on lui refile un faux billet d’argent comme cela lui est arrivé une fois.

«En plus de 21 ans, la seule histoire que j’ai entendue est celle d’un client qui avait agressé un chauffeur avec un tournevis à la sortie d’un bar. Il lui avait pris son cellulaire et 50$», dit l’homme qui travaille désormais lui aussi sur réservation seulement.

Source : Le Reflet

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