Les dessous du taxi dans la Petite-Nation

Il n’est pas facile d’être chauffeur de taxi dans la Petite-Nation.

Mario Duschesne, le propriétaire de Taxi Montebello en sait quelque chose. Il opère son entreprise depuis maintenant 20 ans et il avoue que sans sa rente provenant d’un accident de voiture et son fidèle ami et employé Roland Villeneuve, il ne pourrait pas poursuivre ses opérations, et ce, même si le transport en commun est inexistant dans la Petite-Nation.

Selon lui, les frais concernant les taxis ont triplé en quelques années. «Avant, les plaques étaient à 550 $ et maintenant ça coûte 1250 $. Pour ce qui est des assurances, c’était 600 $ alors que c’est rendu 3200 $. Le prix de base a seulement grimpé de 2,15 $ à 3,45 $ et le coût au kilomètre qu’on exige est passé quant à lui de 0,90 $ à 1,70 $, ce qui n’est pas équivalent aux augmentations qu’on subit, dont l’essence. De plus, on doit effectuer un entretien du véhicule tous les six mois. Les gens ne comprennent pas que ça coûte cher. On est assommé de tous les bords.»

M. Duschesne doit aussi respecter la réglementation spécifique au taxi. Ainsi, il doit offrir un service 24h sur 24. Puisqu’il a refusé une fois d’offrir un transport durant la nuit, il a reçu une amende de 125 $.

«Les gens t’appellent à 3h30 et te demandent combien ça coûte, raconte-t-il. Puis, quand tu les embarques, ils s’obstinent pour te donner 10 $ ou ils arrivent à la maison et n’ont pas d’argent», raconte-t-il.

En décembre dernier, il a engagé un employé pour offrir le service de nuit. Puisqu’il n’a reçu que trois appels depuis son embauche, il a quitté son emploi. «Il se postait dans les bars de la région et il me disait qu’ils voyaient les gens sortir en état d’ébriété et prendre leurs voitures», raconte M. Duchesne.

Le coût pourrait être un facteur incitant les gens à prendre leur véhicule au lieu du taxi. «C’est certain que ça coûte 45 $ entre chaque village à cause des distances. Cependant, si tu embarques six dans le véhicule ce n’est pas si cher que ça», indique l’homme d’affaires.

La présence de taxis illégaux sur le territoire de la Petite-Nation pourrait aussi expliquer le faible taux d’appels. «C’est frustrant, car ils ne respectent pas la réglementation et peuvent donc charger moins cher, et c’est moi alors qui deviens le voleur», déplore M. Duschesne.

Source : LaPetiteNation.com

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