Un Nouvel An lucratif pour les chauffeurs de taxi

Le Nouvel An a été payant pour les acteurs de l’univers du taxi. Le temps d’une nuit, de nombreux chauffeurs montréalais ont multiplié par trois ou quatre leurs revenus habituels.

Wilson Jean-Paul, vice-président du Bureau du taxi de Montréal, une société paramunicipale, dit que la majorité des chauffeurs ne rateraient pour rien au monde cette soirée fort lucrative.

Depuis deux décennies, il adopte le même rituel. Quelques jours avant la journée fatidique de la veille du Nouvel An, il prépare son taxi, astique les sièges et s’assure du bon fonctionnement du moteur et des freins. «C’est une soirée qu’on ne peut pas se permettre de manquer», a-t-il insisté en entrevue à La Presse Canadienne.

Il a travaillé de 16h00 à 4h00. «Certains vont faire plus d’heures, mais je crois qu’il faut limiter les excès. Il faut protéger la vie des gens et évidemment ne pas conduire fatigué. Il ne faut pas dormir en conduisant», a dit le chauffeur expérimenté.

Les conducteurs de taxi de la métropole rencontrés par La Presse Canadienne affirment également que rien n’égal le Nouvel An au chapitre des revenus.

Cette entrée d’argent est importante, disent les acteurs du monde du taxi, alors que depuis plusieurs années les revenus n’ont cessé de baisser.

«C’est une soirée très occupée pour nous et je peux vous dire que nous l’attendons avec excitation. C’est extraordinaire! Il y a des chauffeurs qui vont faire 500$ pendant cette journée», a révélé Abbas Saïd.

Mais travailler au Nouvel An s’accompagne de son lot de désagrément. «Si en général, ça se passe bien, il y a aussi plus de gens agressifs, des clients saouls et certaines personnes qui vomissent. C’est une soirée intense et un peu bizarre», a ajouté M. Saïd.

Dans la salle téléphonique de Taxi Champlain, les lignes ne dérougissaient pas pendant la nuit du Nouvel An. «Les appels n’arrêtaient pas d’entrer. Ça sonnait tout le temps! Ça a commencé dans l’après-midi et nous avons été extrêmement occupés jusqu’à 5h00», a confié une répartitrice de l’entreprise.

Un seul autre événement se rapproche du Nouvel an en matière de revenus générés pour les chauffeurs. Il s’agit du Grand Prix de Montréal, selon les représentants du monde du taxi rencontrés mercredi.

Plusieurs chauffeurs disent qu’à une certaine époque, les grands congrès pouvaient se transformer en «Klondike» inespéré. «Aujourd’hui, les congrès n’ont plus les mêmes retombées pour les chauffeurs», a dit Wilson Jean-Paul.

Si la soirée du Nouvel An profite à bon nombre de chauffeurs, certains disent qu’un déclin du nombre de clients est néanmoins observable comparativement aux autres années.

«Dans l’est de l’île de Montréal, où je travaille, il y avait de l’ouvrage, mais moins que l’an passé et les autres années. J’étais choqué pendant la nuit de voir que moi et plusieurs collègues n’avions pas beaucoup de clients. Ça semblait rouler plus au centre-ville», a confié Karim Bouzartit.

À l’image de plusieurs chauffeurs, il dit appréhender l’année 2014. «Nous avons eu des promesses du nouveau maire pour notre secteur. Nos attentes sont élevées à son endroit», a dit M. Bouzartit.Il y a quelque 8500 voitures-taxis à Montréal.

Source : LaPresse.ca

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