Les dessous des courses de taxi

Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passait vraiment lors des courses de taxi? Pour enfin tout savoir, La Presse est allé poser pour vous des questions indiscrètes à qui de droit.

La course la plus sale

C’est la question qu’on se pose tous: des clients soûls, on se doute qu’il y en a, mais des clients malades? Évidemment, aussi. «On rencontre toutes sortes de monde: des gentils, des sauvages, des soûls!» Et pas seulement pendant les Fêtes (ni apparemment la nuit). Un chauffeur raconte avoir déjà littéralement amené «chez» elle une jeune femme incapable de mettre un pied devant l’autre. «Ses amis l’ont mise dans mon taxi, et moi, j’ai dû l’aider à monter chez elle», nous confie l’homme, originaire d’«ex-Yougoslavie». Un autre, prudent, ne sort jamais sans quelques sacs à vomi dans son coffre à gants. Parce que oui, malheureusement, des clients qui s’échappent, ça arrive «à tous les chauffeurs». Certains clients piteux offrent généreusement 20, 30, 40 $. D’autres rien du tout. Mais quoi qu’il en soit, ça ne couvre souvent pas tous les frais de nettoyage, qui, selon l’ampleur du dégât, peuvent nécessiter shampoing et autre, en plus d’empêcher le chauffeur de travailler pendant tout ce temps. «L’odeur…», confie un chauffeur, mi-dégoûté, mi-résigné…

La course la plus cocasse

Des clients qui se collent, il y en a. Des clients qui s’embrassent, tout autant. «C’est pas trop désagréable», sourit un chauffeur. Et des clients qui se «touchent»? «Peut-être que ça arrive, mais je ne regarde pas.» Certains chauffeurs sont plus regardants, et ne se privent pas pour remettre les clients entreprenants à leur place: «C’est pas l’hôtel ici», qu’on se le dise; «Je ne veux pas salir ma voiture!» Mais il y a mieux (ou pire): un jeune chauffeur haïtien nous a même confié se faire faire régulièrement des avances («surtout par des hommes»): «À quelle heure tu finis?», «Veux-tu passer chez moi?», certains lui offrent carrément de le payer pour sa soirée…

La course la plus violente

Cela doit certainement dépendre des quartiers, mais les quatre chauffeurs sondés pour cet article nous ont tous dit qu’il y avait relativement peu, voire pas, de violence dans leur cas. Tout au plus, certains clients, notamment le soir (ou le matin) du Nouvel An, frustrés devant tous les taxis occupés, donnent-ils un coup bien senti sur le capot de la voiture.

La pire course

De toute évidence, pour un chauffeur, une mauvaise course est une course impayée. Et malheureusement, ça aussi, ça arrive. Tous les chauffeurs rencontrés avaient une histoire du genre à raconter. Du lot, la pire du pire, c’est l’histoire de ce chauffeur, originaire d’Haïti lui aussi, qui a déjà fait, tenez-vous bien, Ottawa-Montréal, aller-retour, pour voir son client partir en courant.

La meilleure

Heureusement, il y a aussi de bonnes, de très bonnes courses. Pendant les Fêtes, certains clients sont particulièrement généreux, donnant jusqu’à 10 ou 20 $ de pourboire. Il y a quelques jours, une cliente a carrément demandé à son chauffeur s’il aimait le vin rouge «bio», a-t-elle pris soin de préciser. «Elle a sorti une bouteille de son sac et elle m’a dit: Merry Christmas!»

* Quatre chauffeurs de taxi ont été interrogés pour cet article. Pour vraiment tout savoir, sans langue de bois, et ne pas mettre leur emploi en péril, nous leur avons accordé l’anonymat.

Source : Lapresse.ca

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