Montréal s’attaque aux problèmes de sécurité

Deux mois après le meurtre sauvage d’un chauffeur de taxi, la Ville de Montréal cherche à améliorer la sécurité de ces piliers du transport urbain. Le maire Denis Coderre a fait savoir mercredi matin au comité exécutif que la commission des transports sera mandatée pour tenir une consultation sur le sujet.

La commission devrait déposer ses propositions avant la fin du mois de juin.

À la suite de l’assassinat du conducteur de taxi Ziad Bouzid en novembre, l’administration municipale s’était engagée à fournir des recommandations pour assurer la sécurité des chauffeurs.

Le maire a indiqué que des changements réglementaires seront apportés afin de rendre obligatoires les recommandations de la commission.

Il existe déjà un règlement permettant aux chauffeurs de se munir d’une vitre séparatrice, mais cette installation se fait sur une base volontaire.

L’obligation fera une différence

C’est justement le caractère obligatoire d’une mesure qui pourra faire une différence dans le quotidien des chauffeurs, croit le directeur général adjoint de Taxi Diamond, Denis Laramée.

«C’est très bien accueilli de savoir qu’il y aura des consultations où chacun pourra s’exprimer, a-t-il dit. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une solution est efficace lorsqu’elle est obligatoire et connue de tous.»

M. Laramée estime que les deux avenues à explorer seront celles de la vitre qui divise l’espace du chauffeur de celui du client, ainsi que l’installation d’une caméra dans les véhicules.

«Notre opinion s’oriente vers les caméras, a-t-il indiqué. On s’appuie sur des études faites aux États-Unis, qui démontrent qu’une barrière a peu d’impact sur la criminalité envers les chauffeurs.»

Il ajoute qu’il faudra se pencher sur les coûts des mesures proposées. Une caméra de surveillance vaut quelques centaines de dollars et théoriquement, a-t-il dit, ce serait aux chauffeurs de débourser ce montant.

«C’est beau déterminer qu’est-ce qu’on met et quand on le met, mais il faut aussi déterminer comment on le paie», a poursuivi M. Laramée.

La commission analysera les façons d’épauler les chauffeurs, a assuré le responsable du transport au comité exécutif de la Ville, Aref Salem.

«Il y a certainement des pistes de solutions à regarder une fois qu’on sera rendu là, a-t-il dit. La Ville pourrait utiliser son pouvoir d’achat et faire un appel d’offres pour eux.»

Faire rayonner l’industrie

La commission sera aussi invitée à réfléchir aux façons de créer une signature propre à Montréal dans l’industrie du taxi.

M. Salem souhaite que les taxis fassent partie de l’offre de la Ville dans le «cocktail de transport» du 375e anniversaire de Montréal.

Montréal pourrait-elle compter sur une flotte de véhicules d’une même couleur? M. Salem préfère attendre les résultats des analyses de la commission avant de se prononcer sur la nature de la future signature de l’industrie.

Source : Journal de Montréal

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