Aggression contre un chauffeur de taxi à Longueuil – L’inquiétude règne sur la Rive-Sud

Même si les chauffeurs de taxi ne se sentent jamais entièrement en sécurité, l’agression armée commise contre un des leurs près du boul. Roland-Therrien, la semaine dernière, a fait augmenter leur niveau d’inquiétude.

Au lendemain de l’agression, Le Courrier du Sud est allé à la rencontre de plusieurs chauffeurs de taxi, qui ont pour la plupart affirmé travailler majoritairement le jour. Leur raisonnement est simple: ils priorisent les quarts de jour pour éviter ce genre d’altercation avec leurs clients.

«Nous sommes toujours inquiets! Lorsque quelqu’un embarque dans notre voiture, nous ne connaissons jamais ses intentions et nous sommes vulnérables», explique M. Boullos, chauffeur pour Radio Taxi Union.

Ancien propriétaire de bar, M. Roy a quant à lui appris à gérer les clients plus difficiles et selon lui, le meilleur moyen d’éviter les altercations est de toujours demeurer calme. Selon le chauffeur d’expérience, les pires clients se retrouvent souvent dans les taxis entre 3h et 6h du matin.

«Tard dans la nuit, parfois, les clients sont frustrés, en état d’ébriété ou complètement gelés», raconte-t-il.

Agressions plus fréquentes?

Le propriétaire de Radio Taxi Union, François Cyr, croit que depuis quelques années, les chauffeurs de la Rive-Sud se font agresser de plus en plus souvent.

«C’est toujours les mêmes motifs! Le client arrive à destination et ne veut pas payer ou il exige au chauffeur de lui donner son argent», lance M. Cyr.

Plusieurs dispositifs sont mis à la disposition des chauffeurs de Radio Taxi Union pour prévenir les agressions.

«Nous restons discrets sur nos mesures d’urgence, mais les chauffeurs sont bien protégés», ajoute le propriétaire.

Un séparateur d’habitacle?

Même si des dispositifs assurent une certaine sécurité, la meilleure solution reste encore le séparateur d’habitacle, selon la plupart des chauffeurs questionnés.

«Le séparateur serait la meilleure solution. Ce n’est pas une garantie à 100%, mais au moins, nous allons nous sentir un peu plus protégés, remarque M. Boullos. Certains parlent de caméras, mais elles ne vont pas empêcher un agresseur de faire quoi que ce soit.»

«C’est certain que le séparateur ne va pas tout régler, mais il va nous permettre d’être un peu plus en sécurité, soutient M. Bastien. Lorsque je travaillais la nuit, je me suis souvent senti menacé et quelques clients sont partis sans payer.»

Mais cette solution soulève un intérêt mitigé chez François Cyr, qui croit que le séparateur d’habitacle ne plait pas à la majorité de la clientèle desservie sur le territoire de l’agglomération.

«La clientèle de 65 ans et plus que nous desservons à Longueuil et qui parle avec le chauffeur n’a pas envie de se sentir comme dans une voiture de police. Nous ne sommes pas à New York!», soutient-il.

Un nouveau genre de véhicule

Même si cette option n’est pas encore envisagée par le propriétaire de Radio Taxi Union, l’homme d’affaires souligne avoir déjà fait l’essai d’un nouveau véhicule taxi, de marque Nissan, avec une vitre qui sépare l’avant et l’arrière de la voiture, et qui pourrait se retrouver sur les routes de la Rive-Sud, au cours des prochaines années.

«Il y a beaucoup d’espace à l’arrière et personne n’est encombré par la vitre. Comme la tendance est très électrique, ce modèle devrait devenir un véhicule de choix pour les chauffeurs», conclut M. Cyr.

Source : Le Courrier du Sud

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