Chauffeur de taxi assassiné en Beauce

(Saint-Georges-de-Beauce) Un chauffeur de taxi de Saint-Georges, en Beauce, a été retrouvé sans vie dans sa voiture, samedi matin, victime d’un homicide. Les autorités sont toujours à la recherche de suspects.

Selon des collègues chauffeurs, Hygin Veilleux, 73 ans, est allé cueillir son dernier client à 9h vendredi matin, alors qu’il commençait son quart de travail de jour. Il n’est jamais revenu à la centrale de l’entreprise Taxi du Pont, son employeur.

Inquiets, ses confrères sont partis à sa recherche samedi matin, voyant que l’homme ne s’était pas présenté au boulot. C’est finalement devant le 320, 123e Rue, vers 9h30, qu’ils ont aperçu le taxi blanc de leur camarade.

Le vétéran chauffeur était sur le siège passager au moment de la macabre découverte. Aux dires de Michel Poirier, un collègue, son corps était replié sur lui-même, les pieds appuyés sur le coffre à gants et la tête penchée vers l’avant, entre ses deux jambes. Ces informations n’ont toutefois pas été confirmées par les forces de l’ordre.

Toujours selon M. Poirier, le client avait réclamé son taxi à partir d’une cabine téléphonique, située à une centaine de mètres du lieu où a été retrouvée la victime. «C’est toujours dangereux quand ça vient d’une cabine», a souligné M. Poirier, encore sous le choc.

La 123e Rue, une courte rue résidentielle, a été entièrement bouclée par la Sûreté du Québec (SQ), dès 9h45. L’affaire était à ce moment considérée comme une mort suspecte. Mélanie Dumaresq, porte-parole de la SQ, indiquait quelques heures plus tard qu’il s’agissait bien d’un homicide. Cette dernière ne pouvait cependant dire depuis combien de temps l’homme était mort, ou comment il a été assassiné. «Nous tentons toujours de faire la lumière dans cette affaire», a-t-elle indiqué brièvement. Des marques de violence? «Je n’ai pas cette information.»

La 123e Rue est devenue une scène de crime d’une extrémité à l’autre. Le maître-chien, le service des crimes contre la personne, les enquêteurs et les techniciens en identité judiciaire ont uni leurs efforts pour trouver des indices.

À l’intersection de la 2e Avenue et de la 123e Rue, la soudainement glauque cabine téléphonique a été passée au peigne fin. Le combiné, les parois, le bottin et la chaussée ont été analysés, puis reniflés. Les policiers ont refusé de confirmer qu’il s’agissait de la cabine téléphonique mentionnée par les confrères d’Hygin Veilleux.

Chaque poubelle de chaque maison – la rue compte une dizaine d’habitations – a été vidée et les contenus, inspectés. Chaque citoyen a été interrogé.

Malgré toute cette opération, la SQ n’avait aucune information supplémentaire à communiquer publiquement en soirée.

«Je trouvais ça louche»

Des résidents de la 123e Rue croisés par Le Soleil ont admis s’être posé des questions dans les dernières heures, n’ayant jamais vu le véhicule de taxi blanc immobilisé près de chez eux. «Je trouvais ça louche. S’il était encore là demain, je serais allé voir», a dit l’un d’eux.

De nombreux curieux se sont agglutinés aux abords de l’imposant périmètre de sécurité. Chacun y allait de son hypothèse, mais tous étaient surpris qu’un tel crime soit commis à Saint-Georges.

Des véhicules de la SQ se sont rendus dans un bâtiment de la 2e Avenue, près de la centrale de taxis, basée à environ un kilomètre du lieu du crime. Les autorités ont refusé de dire si ces interventions étaient en lien avec l’homicide. À noter que la SQ assure la couverture de la municipalité de Saint-Georges, qui n’a plus de corps municipal depuis décembre 2012, et qu’il pouvait donc s’agir d’un autre appel d’urgence.

La SQ demande aux citoyens qui détiennent des informations susceptibles de faire avancer l’enquête de les communiquer aux autorités en composant le 1-800-659-4267.

«C’est impensable»

Michel Poirier était du petit groupe de chauffeurs de taxi parti à la recherche d’Hygin Veilleux, samedi matin, et qui l’a finalement retrouvé sans vie dans sa voiture blanche, presque flambant neuve, sur la 123e Rue.

Estomaqué, il n’a rien avalé de la journée. «C’est impensable», a-t-il dit, assis dans son taxi, prêt à reprendre du service. «C’est vraiment pas le genre de gars [à avoir des problèmes].»

M. Poirier côtoyait Hygin Veilleux depuis plusieurs années. «En 20 ans de métier, c’est pas mal ce qu’il y avait de plus élite [comme collègue]. Il dépannait tout le monde», a-t-il raconté. «C’est un gars extrêmement travaillant. Il était pas loin de sa retraite.»

Retard inquiétant

Veuf, l’homme était réglé comme une horloge et se présentait toujours à l’heure au boulot. C’est d’ailleurs ce qui a inquiété ses collègues, voyant qu’il était en retard sur son quart de travail, et qu’il n’était pas revenu d’un appel la veille.

M. Poirier dénonce par ailleurs que plusieurs chauffeurs de taxi «se font brasser» à Saint-Georges, surtout la nuit. Celui-ci a d’ailleurs abandonné le travail nocturne depuis un certain temps, pour éviter les problèmes de clients récalcitrants. «C’est ça qui est étonnant aussi, que ça s’est passé de jour», a-t-il ensuite soulevé.

Taxi du Pont emploie environ 26 chauffeurs, et M. Poirier craint que la relève vienne qu’à manquer. «Avec des affaires de même», ça ne s’améliorera pas, a-t-il déploré.

Le Soleil a par ailleurs tenté d’obtenir un transport par taxi, samedi. Le répartiteur de Taxi du Pont a clairement spécifié qu’une adresse était obligatoire pour qu’un véhicule se présente. Il était impossible de dire, samedi, si le client mystère avait fourni un tel numéro.

Source : LaPresse.ca

Toutes les nouvelles >