Coderre veut des taxis écolos et intelligents

Des taxis écolos et intelligents. Voilà ce que vise Denis Coderre avec la nouvelle politique sur l’industrie du taxi qu’il a dévoilée jeudi. À court terme, les chauffeurs de taxis montréalais devront obligatoirement doter leur véhicule de caméras et offrir le paiement électronique.

Le maire dit vouloir moderniser l’industrie du taxi et la faire entrer dans le XXIe siècle. Pour ce faire, la nouvelle politique prévoit une série de mesures qui permettront de rendre les véhicules plus sécuritaires pour les chauffeurs, tout en accroissant la qualité et l’efficacité du service auprès de la clientèle.

Certaines mesures comme l’installation de caméras, le paiement électronique et la géolocalisation pourraient être appliquées au plus tard en 2015, mais d’autres prendront plus de temps à s’implanter, croit le maire.

Couleur uniforme

L’industrie du taxi devra se doter d’une image « distinctive » ce qui devrait l’amener à adopter un modèle unique de véhicule et uniformiser la couleur des voitures. Mais comme le quart des chauffeurs de taxi sont des travailleurs autonomes, il faudra cheminer prudemment dans ce dossier, a indiqué M. Coderre.

Le maire souhaite aussi que l’industrie du taxi prenne le virage de l’électrification pour que, graduellement, le nombre de voitures taxis hybrides et électriques augmente. « Il y a des incitatifs qui existent, mais on peut aussi faire des ententes avec des entreprises », a-t-il suggéré.

Il est possible que les chauffeurs aient à assumer une partie des coûts de certains équipements comme les caméras, a admis le maire, mais, ajoute-t-il, diverses solutions pourraient être envisagées pour financer ces projets. Il a notamment évoqué l’installation d’écrans numériques à l’intérieur des véhicules pour diffuser de la publicité et des informations touristiques.

Accueil favorable

Le président de Taxi Diamond, Dominique Roy, accueille favorablement la nouvelle politique de la Ville. « Dans l’ensemble, ça s’inscrit dans ce qu’on avait déjà entendu dans les discussions qu’on a eues au cours des six derniers mois. Mais on n’a pas eu beaucoup d’informations sur les vraies implications monétaires tant de la part des chauffeurs que de la Ville », a-t-il commenté.

Pour lui, l’instauration d’une norme professionnelle, comme le prévoit la politique, est une bonne nouvelle, tout comme l’électrification des véhicules : « On doit passer par là. Montréal est tellement reconnue comme une ville verte que ce n’est pas logique qu’on soit le dernier à le faire. » À l’heure actuelle, les chauffeurs peuvent difficilement acheter ces véhicules, mais en revanche, plusieurs études démontrent que l’achat d’un véhicule électrique ou hybride peut être amorti en 3 ou 4 ans, avance-t-il.

Tout en saluant les mesures annoncées, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a déploré que la politique manque de précision quant aux coûts et aux échéanciers de réalisation.

Le chef de l’opposition croit aussi que la nouvelle politique ne suffira pas pour contrer le déclin que connaît l’industrie depuis plusieurs années en raison du nombre grandissant d’automobiles à Montréal. L’administration aurait dû prendre des mesures pour diminuer l’attrait de l’automobile, dit-il : « Il va falloir prendre position résolument en faveur des transports collectifs et prendre des actions conséquentes ».

Source : Le Devoir

Toutes les nouvelles >