Daoust rencontrera les chauffeurs de taxi et Uber dans les prochains jours

(Québec) Sitôt nommé, le nouveau ministre des Transports Jacques Daoust a fait du conflit qui oppose l’industrie du taxi au service de transport de personnes Uber un dossier prioritaire. Il entend rencontrer les parties au cours des prochains jours.

«Ce n’est pas une question de semaines, c’est une question de jours», a insisté l’attachée de presse du ministre, Mélissa Turgeon, lundi soir. «Il rencontrera les gens de l’industrie et M. Daoust n’a jamais refusé une rencontre avec personne», a-t-elle ajouté, laissant entendre que non seulement les représentants de l’industrie du taxi, mais aussi ceux de la multinationale Uber allaient être convoqués par le ministre.

Depuis l’arrivée d’Uber dans le paysage québécois, plusieurs entreprises et chauffeurs de taxi se plaignent de voir leurs revenus fondre comme neige au soleil et accusent l’entreprise de faire illégalement du transport de personnes.

Le mouvement Révolte des taxis contre l’injustice a perturbé l’entrée au travail des fonctionnaires de Revenu Québec la semaine dernière pour attirer l’attention sur leur situation alors que plusieurs chauffeurs auraient vu leur chiffre d’affaires diminuer de 15 à 40% depuis qu’Uber s’est installé à Québec.

Prioritaire

«Ce dossier est prioritaire pour M. Daoust et pour le gouvernement du Québec. M. Daoust veut trouver la meilleure solution. Il veut agir rapidement, mais avec diligence et souhaite prendre la bonne décision», a poursuivi Mme Turgeon.

L’attachée de presse du ministre n’a pas voulu dire quand les rencontres auraient lieu, mais le fait que la présente semaine soit marquée par un caucus et un conseil des ministres pointe plutôt vers la semaine prochaine. «Des démarches ont déjà été faites pour planifier ces rencontres», poursuit-elle.

Une rencontre avec l’industrie du taxi serait d’ailleurs déjà prévue la semaine prochaine, une information que Mme Turgeon n’a toutefois pas confirmée.

Samedi, les chauffeurs de taxi avaient accusé le prédécesseur de M. Daoust, Robert Poëti, d’avoir «laissé traîner» le dossier et avaient invité le nouveau ministre à s’en mêler «de toute urgence».

L’arrivée du député de Verdun au ministère des Transports avait aussi été saluée par Uber. Le directeur général de la multinationale pour le Québec, Jean-Nicolas Guillemette, s’était dit prêt à travailler en collaboration avec le ministre pour trouver des solutions qui conviendraient aux milliers de Québécois qui utilisent Uber quotidiennement.

Labeaume contre un vote des maires sur la législation d’Uber

Pas question pour Régis Labeaume de voter sur la légalisation du service de transport de passagers Uber si le maire d’Edmonton, Don Iveson, avait l’intention de recevoir l’appui de ses homologues des grandes villes réunis à Ottawa jeudi et vendredi.

«Iveson, il veut qu’on vote là-dessus. Je ne pense pas que c’est une bonne idée. Je vais lui expliquer que je ne veux pas voter», a tranché le maire de Québec lorsque questionné sur Don Iveson.

La semaine dernière, les élus municipaux d’Edmonton ont voté à huit contre quatre pour la légalisation et l’encadrement du controversé service Uber à partir du 1er mars.

Or, il est trop tôt pour se prononcer, estime M. Labeaume qui participera jeudi et vendredi au Caucus des maires des grandes villes de la Fédération canadienne des municipalités (FCM). «Qu’il commence par nous expliquer ce qui se passe chez eux. Il vient de prendre la décision. Moi, j’aimerais ça laisser passer une couple de mois pour voir comment ça se passe», a poursuivi M. Labeaume.

«On va demander à Don comment ont été les discussions avec les chauffeurs de taxi, etc. C’est très récent. Moi, je ne suis pas d’accord pour qu’on vote là-dessus. S’ils veulent voter, je vais me retirer, mais ils vont comprendre», a martelé le maire de Québec.

En entrevue dans le Globe and Mail du 28 janvier, M. Iveson estimait que les autorités municipales doivent agir rapidement devant le flou dans lequel se retrouve le service Uber.

«Ce sont des décisions difficiles, mais laisser traîner un aussi grand changement quand tu as assez d’information pour prendre une décision ne sert généralement pas les gens», a dit le maire d’Edmonton.

Dans le même entretien, M. Iveson disait vouloir en parler avec ses homologues à Ottawa. On verra alors s’il y aura effectivement une prise de position officielle sur la question.

«Honnêtement, je serais surpris qu’il y ait un vote», a nuancé M. Labeaume, qui s’attend à en savoir plus dès mercredi soir alors que les maires réunis à Ottawa souperont ensemble. «Je ne sais pas ce qu’il [Iveson] veut exactement. Il va nous le dire. On va lui demander où il s’en va avec ça.»

Juridiction provinciale

La réticence de Régis Labeaume à se prononcer sur la question est aussi motivée par le fait que l’industrie du taxi au Québec relève du ministère des Transports, et non des municipalités.

«Nous autres, à Québec, c’est le Ministère qui est responsable. Quand bien même je voudrais faire plein de choses, c’est pas moi qui mène ici.»

Vingt des maires des 21 plus grandes villes au Canada participeront à ce caucus ou au moins sept ministres fédéraux ont annoncé leur présence, a dit M. Labeaume lundi. «Ça va être une très grosse réunion.»

Outre le service Uber, les maires aborderont l’épineux dossier de l’oléoduc Énergie Est ainsi que celui des réfugiés syriens. Avec Valérie Gaudreau

Source : LaPresse.ca

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