Début du procès d’un chauffeur de taxi

Le procès d’un chauffeur de taxi accusé d’avoir blessé un jeune qui l’avait d’abord agressé tout en refusant de payer la course s’ouvre aujourd’hui au palais de justice de Montréal.

Guercy Edmond fait face à quatre chefs d’accusation pour avoir blessé un client à la sortie des bars sur le Plateau Mont-Royal, le 29 avril 2012.

Cette nuit-là, le chauffeur maintenant âgé de 50 ans et sans antécédents judiciaires avait pris un groupe de jeunes dans son taxi. Mais les clients s’étaient montrés réticents à l’idée de payer et l’un d’eux aurait même frappé le chauffeur.

«Vous, dans votre pays, vous excisez les femmes», aurait dit un client à M. Edmond.

En sortant du véhicule, un des clients a été happé par Edmond. Benoît Kapelli a subi des blessures aux côtes, à la rate, aux poumons et à l’abdomen.

«Je ne me suis pas rendu compte que je venais de rouler sur quelqu’un, avait confié M. Edmond à TVA. Je voulais tout simplement fuir les lieux pour aller chercher le secours de la police.»

Scène filmée

La scène a été filmée par des passants et a vite fait le tour du web.

«Toute la population du Québec a vu la vidéo, je l’ai vue à la télévision, avait même commenté le juge Jean-Pierre Boyer lors de l’enquête caution d’Edmond, qui s’était tenue en mai 2012. Rien ne justifiait la détention de quatre jours. Je trouve ça scandaleux»

À l’époque, la Couronne n’avait pas eu accès à ces vidéos avant de porter des accusations de voies de fait graves et armées, de délit de fuite et de négligence criminelle causant des lésions.

«Ça n’a aucun sens», s’était insurgé le magistrat, en remettant Edmond en liberté sous caution, devant le regard soulagé de nombreux chauffeurs de taxi venus lui apporter leur soutien.

Un enquêteur de la police de Montréal avait toutefois ajouté que la vidéo ne montrait pas tout, et que l’accusé aurait tenté de frapper la victime avec le taxi, avant de lui rouler dessus.

Une centaine de chauffeurs de taxi avaient d’ailleurs manifesté devant le palais de justice pour leur collègue.

Le procès, devant la juge Geneviève Graton de la Cour du Québec, devrait durer quatre jours.

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