La guerre contre les taxis clandestins s’intensifie

Deux députés provinciaux de la région d’Ottawa ont déposé depuis 48 heures un projet de loi privé à Queen’s Park afin de donner plus de pouvoirs aux municipalités ontariennes dans leur lutte contre les taxis clandestins.

Mercredi, le député d’Ottawa Sud, John Fraser, a proposé des changements au Code de la route pour augmenter les pénalités des chauffeurs pris en défaut. Hier, ce fut au tour de la députée de Nepean-Carleton, Lisa MacLeod, de faire de même au gouvernement d’Ontario. D’ailleurs, la candidate à la chefferie du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario (PC) a mal digéré que son homologue la prenne de court dans ce dossier.

«Dommage qu’il ne m’ait pas demandé de parrainer ce dossier avec moi. Ça ne devrait pas être quelque chose de partisan», a-t-elle commenté.

«Ce n’est certes pas une affaire de libéral contre PC, rétorque M.Fraser. Il s’agit avant tout d’une question de sécurité publique. En fait, nos deux projets de loi sont très similaires», insiste M.Fraser qui dit travailler depuis un an sur les modalités de sa proposition.

Le projet de loi du libéral suggère d’augmenter les amendes maximales de 500$ à 30000$, d’ajouter trois points d’inaptitude au dossier d’un chauffeur pris en défaut, voire la saisie de leur véhicule en cas d’une deuxième offense. Toutefois, il reviendrait aux corps policiers municipaux – et non aux agents de réglementation locaux – d’appliquer la loi.

C’est justement là où le projet de loi de MmeMacLeod diffère de celui de M.Fraser. Elle veut donner plus de mordant à la loi en accordant plus de pouvoirs aux agents de réglementation d’une ville pour empêcher «les personnes douteuses» de profiter des services de taxis illégaux.

La Ville d’Ottawa demande de l’aide depuis plusieurs années afin de mettre un frein à ces activités clandestines. L’arrivée en scène du service de covoiturage commercial Uber, le 1eroctobre dernier, n’a fait que rajouter de l’huile sur le feu. Le maire d’Ottawa, Jim Watson, répète depuis des semaines que l’entreprise américaine doit suivre les règles établies de la municipalité afin d’exploiter son service. L’industrie du taxi est réglementée, notamment pour assurer la sécurité des passagers, répète-t-il.

M.Watson n’a pas voulu commenter les projets de loi hier, faute d’avoir eu la chance de consulter leur contenu.

Le conseiller municipal à la tête du dernier comité chargé de surveiller les activités des taxis d’Ottawa, Mark Taylor, a toutefois applaudi les projets de loi des deux députés. «Je suis reconnaissant que ces deux leaders de partis politiques différents comprennent tous deux ce défi dangereux dans notre communauté et qu’ils interviennent», a déclaré le conseiller du quartier Baie.

L’échevin a aussi pris bien soin de ne pas pointer du doigt la compagnie Uber.

«Soyons clairs, cette législation n’est pas dirigée contre une personne, une société ou une technologie précise. La cible est plutôt les criminels qui mettent en danger la sécurité de nos résidents et des touristes […] C’est un problème à Ottawa.»

Source : LaPresse.ca

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