Les taxis de Montréal ont 108 ans d’histoire!

Les chauffeurs de taxi sillonnent nos rues et font partie de notre quotidien depuis plus d’un siècle. À l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, Taxi Le Journal survole la fascinante histoire du taxi dans notre métropole.

EN 1909, LE PREMIER PERMIS DE TAXI AUTOMOBILE EST ÉMIS POUR LA CIE BERNU MOTORS AND TAXI AUTO LTD. C’EST SUR LA RUE ST-JACQUES QUE LE PREMIER CLIENT MONTE À BORD DU VÉHICULE.

En 1922, la Diamond Taxi Association est créée alors qu’elle ne compte que sept membres. À cette époque, le tarif de base par course est de 0,05 $.

Pendant les années qui suivent, le nombre de permis monte en flèche pour atteindre 3 000 en 1929. Malheureusement, la crise économique fait en sorte qu’il ne reste plus que 1 500 permis à la fin de cette même année. Un an plus tard, le nombre de permis décline encore à 800.

En 1936, c’est au tour de l’Association Lasalle de voir le jour, avec plus de 350 voitures.

Mais la situation est difficile. L’économie de la ville n’est pas encore tout à fait remise de la récession, les taxis sont trop nombreux. Les chauffeurs peinent alors à faire le salaire « légal » de l’époque, soit 11,25 $ par semaine.

En 1941, Montréal compte 840 permis. La guerre améliore – ironiquement – la situation économique des chauffeurs, qui vont jusqu’à retrouver une certaine prospérité.

À la fin de la guerre, la demande est forte et les permis sont émis avec plus ou moins de contrôle. En 1945, leur valeur est de 16,20 $ chacun. Une seule petite année plus tard, elle
grimpe à 162 $ !

ÉTÉ 1947 : LES TAXIS SONT PROPULSÉS DANS L’AVENIR AVEC L’ARRIVÉE DES PREMIERS RADIOS-TÉLÉPHONES.

« L’appareil est déjà très au point et l’on songe maintenant à éliminer l’usage du cornet téléphonique qui sera remplacé par un microphone qui laissera au conducteur le libre
usage de ses deux mains », peut-on lire dans un article de La Presse. Une étrange ressemblance avec notre Bluetooth, n’est-ce pas ?

Toutefois, au début des années 1950, les taxis sont encore une fois trop nombreux. L’industrie replonge dans le marasme et les hommes refusent de travailler pour des salaires aussi bas. À titre de comparaison, la ville américaine de Chicago – qui compte
3,5 millions d’habitants en 1952 – dispose de 3 000 taxis. Au même moment, Montréal concentre 4 295 voitures de taxi pour 1,2 million de population. La ville gèle l’émission
des permis.

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C’EST ALORS QUE LES TAXIS DE MONTRÉAL S’APPRÊTE À VIVRE UNE AUTRE RÉVOLUTION : LES FEMMES FONT LEUR ENTRÉE DANS LE MÉTIER !

Mlle Ève Laws est probablement la toute première « femme chauffeur ». Engagée par l’Association Diamond, elle effectue son premier quart de travail en mai 1951. La Presse couvre l’événement et publie un article dans lequel on peut lire : « Un règlement municipal qui interdit aux femmes de s’asseoir sur la banquette avant avec un chauffeur a dû, pour les besoins de la cause, être inverti. Dorénavant, si une femme est au volant, ces messieurs
devront être conscients des distances et s’asseoir sur la banquette arrière […] »

Le mois suivant, quatorze autres femmes joignent les rangs de Diamond, ce qui fait titrer au Petit Journal « L’invasion des femmes jette l’émoi dans le monde du taxi ». En effet,
selon l’article, les 4 000 gaillards de l’industrie « ne cachent pas leur désapprobation et espèrent que cette situation ne sera que temporaire ». Même la vignette, inscrite au bas de
la photo d’une chauffeuse au volant de sa voiture pour accompagner l’article, est du plus mauvais goût : « L’un des jolis minois qui sillonnent maintenant Montréal, en quête de clients pour son taxi. ». Heureusement, les temps ont changé.

Tout au long des années 1950, les commissions et les rapports sur la problématique du taxi s’enchaînent. Au sein de l’industrie, les associations, coalitions, regroupements et comités
se font et se défont. Puis, en 1952, le maire Drapeau légifère pour limiter le nombre de taxis qu’un propriétaire peut obtenir, tout en conservant les droits acquis. À l’époque, un seul
propriétaire peut posséder jusqu’à 500 taxis !

Les années 1960 et 1970 sont relativement stables. En 1971, sur un total de 4 400 permis de taxi dans Montréal, on compte environ 1 400 chauffeurs propriétaires.

LES ANNÉES 1980 : VERS UNE PROFESSIONNALISATION DU MÉTIER

Dès 1983, la Communauté urbaine de Montréal décide de prendre les choses en mains. Les cours de formation sont dorénavant obligatoires pour l’obtention du permis. C’est aussi l’année de l’apparition du « pocket », cette pochette « plastifiée, inaltérable, avec une photo couleur renouvelée chaque 5 ans ». La tarification, les règles et les obligations des chauffeurs sont affichées à l’intérieur des véhicules. Les taximètres sont régis par règlement, tout comme d’ailleurs les postes d’attente. Il faut compter deux années pour que ce nouvel encadrement se mette en place.

À la même époque, le gouvernement du Québec met sur pied un plan de rachat des permis excédentaires. L’industrie se prononce en faveur de cette opération.

QUATRE ANNÉES PLUS TARD, LA VILLE DE MONTRÉAL OUVRE SON BUREAU DU TAXI.

Ce dernier célébrera d’ailleurs ses 30 ans d’existence. Le mandat du BTM, auparavant concentré sur l’encadrement réglementaire, est étendu au développement de l’industrie depuis 2014.

La première Politique sur l’industrie du taxi est d’ailleurs publiée par la Ville de Montréal à l’été 2014, et est toujours en cours d’implantation.

Nous vous avons ici proposé un retour dans le passé, mais l’histoire « moderne » de notre industrie est tout aussi intéressante. Nous nous attarderons, au fil des parutions de Taxi le
Journal en 2017 à d’autres périodes de la fabuleuse histoire du taxi montréalais.

BON 375e À CHACUN ET CHACUNE DE VOUS !

Source : Bureau du taxi de Montréal

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