Québec veut sécuriser les usagers du taxi

Le ministre des Transports du Québec, Robert Poëti, veut faire le ménage dans l’industrie du taxi montréalais et québécois. Il entend renforcer la vérification des antécédents judiciaires des chauffeurs avant de les laisser sillonner les rues des villes québécoises au volant d’un taxi.

Le ministre Poëti souhaite aller de l’avant dans ce dossier après que plusieurs femmes eurent déclaré au réseau anglais de Radio-Canada avoir été agressées ou harcelées sexuellement par des chauffeurs de taxi.

La majorité des villes canadiennes importantes exigent de telles vérifications, mais à Montréal – et au Québec en général -, aucune mesure n’existe pour éviter à des femmes de monter à bord d’un taxi conduit par un criminel.

« C’est sur le dessus de ma pile, et je vais m’y attaquer rapidement. »— Robert Poëti

Selon les conclusions de l’enquête du réseau anglophone de Radio-Canada, la plupart des chauffeurs de taxi montréalais ne sont pas soumis à un examen de leurs antécédents judiciaires, et la hausse du nombre d’incidents impliquant des chauffeurs soulève des questions au sujet de la sécurité des femmes.

Robert Poëti, ministre des Transports du Québec et ministre responsable de la région de MontréalRobert Poëti, ministre des Transports du Québec et ministre responsable de la région de Montréal Photo : Francis Labbé

Lui-même ancien policier, M. Poëti s’est dit étonné d’apprendre que le passé des chauffeurs de taxi n’était pas scruté à la loupe. Il a indiqué que son gouvernement allait remédier à la situation rapidement.

Le Bureau du taxi de Montréal attend une solution depuis des années dans ce dossier. « Nous sommes préoccupés », a déclaré le directeur général du Bureau du taxi de Montréal, Benoît Jugand. « Nous sommes prêts à la mettre en application [la vérification des antécédents judiciaires]. »

M. Jugand soutient que la Ville de Montréal attend une loi provinciale et précise que, si le gouvernement ne met pas bientôt une politique sur pied, la Ville pourrait devoir aller de l’avant.

La loi provinciale qui régit les permis de chauffeur de taxi prévoit qu’un tel document ne peut être délivré à une personne qui a été condamnée, dans les cinq années précédant le dépôt de la demande, à une infraction criminelle « ayant un lien avec les aptitudes requises et la conduite nécessaire pour exercer le métier de chauffeur de taxi ».

Pour obtenir, maintenir ou renouveler un permis de chauffeur de taxi, une personne doit :

  • réussir un examen portant sur les connaissances requises et dont les formalités, les modalités et le contenu sont établis par la Société ou, le cas échéant, une autorité municipale ou supramunicipale, la réussite d’un tel examen valant, pour une même personne, pour tout renouvellement subséquent de son permis de chauffeur de taxi;
  • ne pas avoir été déclarée coupable, au cours des cinq dernières années, d’une infraction criminelle ou d’un acte criminel commis à l’occasion de l’exploitation d’un service de transport par taxi;
  • ne pas avoir été déclarée coupable, au cours des cinq dernières années, d’une infraction criminelle ou d’un acte criminel ayant un lien avec les aptitudes requises et la conduite nécessaire pour exercer le métier de chauffeur de taxi;
  • ne pas avoir été déclarée coupable, au cours des cinq dernières années, d’une infraction criminelle ou d’un acte criminel concernant le trafic de stupéfiants, leur importation ou leur exportation, la culture de pavot et de chanvre indien, et visés selon le cas aux articles 5, 6 et 7 de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (Lois du Canada, 1996, chapitre 19).

Source : ici.radio-canada.ca

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