Rage au volant : un chauffeur de taxi condamné

Un chauffeur de taxi montréalais a payé le gros prix pour avoir roulé sur un cycliste à la suite d’un épisode de rage au volant. En plus d’être condamné à des travaux communautaires, il a perdu son emploi.

«Cette affaire est la plus belle illustration de la difficile cohabitation qui existe parfois entre l’automobile et le vélo dans une métropole comme Montréal», explique le juge Robert Marchi dans son récent jugement.

L’affaire remonte à avril 2013, dans l’arrondissement Sud-Ouest à Montréal. El Mustafa El Atmani, un chauffeur de taxi sans histoire, a alors accroché un cycliste avec son rétroviseur.

Offusqué, le cycliste a poursuivi le véhicule, a relaté le magistrat. Voyant qu’il se faisait pourchasser, le chauffeur a alors freiné brusquement alors que le cycliste se trouvait juste derrière. Une altercation verbale entre les deux hommes s’en est suivi, sous les yeux de la cliente du chauffeur.

Traîné

Selon le témoignage d’El Atmani, le cycliste aurait alors «vu rouge», aurait frappé la voiture avec son vélo et mis ses mains sur le capot.«Ç’a causé [chez l’accusé] un sentiment de peur, a noté le juge. Il n’a pas été seul. En effet, face aux agissements de la victime, la cliente, une handicapée qui se trouvait dans le taxi de l’accusé, a décidé de descendre de la voiture et de quitter les lieux.»

El Atmani a toutefois répliqué violemment, en accélérant sans se soucier du cycliste.

«L’accusé traîne alors la victime sur une distance de 30 à 40 mètres, avant que celle-ci ne parvienne à rouler sur le côté pour enfin dégager son vélo, a relaté le juge. L’accusé a ensuite continué son chemin.»

Le cycliste s’en est toutefois tiré avec une foulure à la cheville et quelques égratignures, a souligné le magistrat.

Permis perdu

El Atmani, qui travaillait comme chauffeur depuis 2009 avec la compagnie Hochelaga et qui est père de deux jeunes enfants, a finalement plaidé coupable à des accusations d’agression armée et de méfait contre le cycliste.

Cela signifie donc qu’il a automatiquement perdu son emploi, puisque son geste criminel a été commis pendant qu’il travaillait. Ce facteur a d’ailleurs été pris en compte par le juge, qui a refusé d’envoyer El Atmani en prison comme le demandait la Couronne.

À la place, il lui a imposé une probation de trois ans, assortie de 240 heures de travaux communautaires.

Source : Le Journal de Montréal

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