Sciences et Avenir a testé le taxi à hydrogène

Les premiers taxis à pile à combustible arrivent à Paris. Silencieux et ne rejetant que de l’eau, ils devraient séduire les citadins très exposés à la pollution automobile et aux nuisances sonores.

ÉLECTRIQUE. L’évènement est passé inaperçu. Et pourtant, depuis un peu plus d’un mois, la société STEP a mis en circulation ses cinq taxis Hype fonctionnant avec une pile à combustible, alimentée par hydrogène. Une véritable révolution dans le monde de la mobilité puisque ces voitures ne rejettent ni polluants, ni gaz à effet de serre. Elles ne relarguent que de l’eau. Effectivement, l’hydrogène contenue dans le réservoir sous pression à 700 bars se combine à l’oxygène de l’air, pour alimenter la pile à combustible qui produit alors de l’électricité et de l’eau. Cette électricité fait tourner le moteur électrique qui anime la voiture. La voiture à hydrogène est donc aussi silencieuse qu’une voiture électrique puisqu’il s’agit aussi d’une voiture électrique dont l’énergie ne vient pas des batteries mais de la pile à hydrogène.

Essai d’un taxi à hydrogène Hype dans Paris :

RECHARGE. Cette technologie présente d’ailleurs de gros avantages par rapport à la technologie batteries. Le premier est l’autonomie. Quand une voiture électrique parcourt péniblement 150 km avec une charge complète, une voiture à hydrogène comme les Hyundai iX35 Fuel Cell utilisées par Hype peut se targuer de faire 400 à 500 km. En plus, le plein ne prend que quelques minutes contre plusieurs heures pour une recharge de batteries. Mais l’un des principaux freins au développement des voitures à pile à combustible, c’est que les stations hydrogène sont quasi inexistantes quand les prises électriques, elles, sont partout : à la maison, dans la rue sur des emplacements spécifiques voire dans certains parkings. Les voitures sont encore trop chères (66000 euros pour la Hyundai), mais les prix devraient baisser dans les prochaines années. Celui de la Hyundai a déjà été divisé par deux en deux ans. Quant au coût du plein d’hydrogène, il est comparable à celui d’une voiture thermique : environ 50 euros pour 500 km.

AUTONOMIE. Pour les taxis Hype, le problème des stations a au moins été réglé par Air Liquide, actionnaire de la compagnie, qui a installé en plein cœur de Paris, au niveau du pont de l’Alma, une petite station provisoire.« Trois nouvelles stations devraient être installées pour alimenter ces voitures : une à l’aéroport d’Orly, une autre à celui de Roissy et une troisième dont l’emplacement n’a pas encore été défini. Je ne vous cache pas que j’aimerai bien que la station provisoire du pont de l’Alma, devienne définitive », explique Mathieu Gardies, le patron de STEP. Ce déploiement des stations accompagnera le développement de la flotte de la compagnie qui prévoie de faire rouler 70 véhicules d’ici la fin de l’année. Des voitures qui circuleront 24h/24 et 7j/7, grâce à un roulement de trois chauffeurs par véhicules.

Pour autant, ces voitures dites propres, ne sont pas non plus une « panacée » écologique. L’hydrogène est aujourd’hui essentiellement produit à partir de ressources fossiles par les industriels comme Air Liquide ou encore Linde. Mais les énergies renouvelables seront, dans les années à venir, de plus en plus mises à contribution pour fabriquer le précieux gaz à partir d’électrolyse de l’eau. Surtout, aussi imparfaites soient-elles, les voitures à hydrogène règlent tout de même deux problèmes majeurs dans les villes : la pollution et le bruit !

Source : Sciences et Avenir

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