Simone Drive Her, l’appli de « taxis roses », se lance à Paris

EXCLUSIF // Opérationnel à partir du 20 janvier, le nouveau service permet de réserver des taxis conduits par des femmes. Il est soutenu par la compagnie Alpha Taxis.

Après Londres, Le Caire, Mexico et d’autres capitales, Paris a ses « taxis roses », conduits uniquement par des femmes. Avec deux associés, Julia Paly a créé Simone Drive Her, une application mobile qui permet de commander un taxi au féminin. « L’idée m’est venu l’an passé, en prenant des VTC tard le soir. Je me disais parfois que j’aurais été bien plus à l’aise avec une femme au volant », raconte la jeune entrepreneuse.

Le dispositif devrait être pleinement opérationnel le week-end du 20 janvier. Grosso modo, l’appli reprend les fonctionnalités basiques des plateformes de VTC ou taxis existantes. Pour le moment, une vingtaine de conductrices se sont inscrites « et une quarantaine d’autres sont en passe de les rejoindre ». La start-up ne prend que des taxis professionnels, quel que soit leur statut (artisan indépendant, locataire ou salarié). Mais pas les conductrices affiliées à des plateformes comme Uber. Simone Drive Her se démarque ainsi de  l’application concurrente Femme Au Volant qui fait rouler des VTC.

image:
Julia Paly a créé Simone Drive Her, une application mobile qui permet de commander un taxi au féminin.

Payant pour les clientes, gratuit pour les conductrices

« Comme leurs homologues masculins, les taxis femmes sont bien mieux formées et contrôlées que les VTC, estime Julia Paly. Nous avons fait ce choix pour rendre un meilleur service ». Le paiement se fera donc au compteur. Le client règle la course plus 1 euro par trajet qui est reversé à la plateforme. Une commission très bon marché pour réussir le lancement mais qui devrait augmenter d’ici à la fin de l’année. En revanche, le service est entièrement gratuit pour les conductrices afin d’en attirer le plus possible.

image:
L’une des conductrices de Simone Drive Her.

Pour la start-up, recruter un maximum de conductrices pour satisfaire les premiers clients parisiens est la priorité. On estime à environ 1.500 le nombre de taxis femmes, soit entre 5 et 7 % de la profession. Un partenariat a été conclu avec la coopérative Alpha. C’est l’entreprise de taxis qui présente la plus forte proportion de femmes (250). Elle va proposer l’appli à ses conductrices et aider à la promouvoir auprès de ses clients. En théorie, rien n’empêchera les conductrices d’autres compagnies, comme G7, d’utiliser l’application. Depuis la loi Thévenoud votée en 2014, les clauses d’exclusivité sont interdites dans les contrats entre centrales et chauffeurs. La loi Grandguillaume qui s’applique depuis le 1er janvier dernier a confirmé cette interdiction et l’a même étendue à toutes les centrales, pas seulement celles des taxis.

Tout cela suffira-t-il pour imposer l’appli Simone sur un marché du transport urbain ultra concurrentiel ? Julia Paly espère atteindre l’équilibre financier avec 300 conductrices affiliées dans plusieurs grandes villes françaises d’ici 18 mois.

Source : Les Echos ENTREPRENEURS

Toutes les nouvelles >