Taxis Bleus lance les taxis à 10 euros

Le tarif s’applique le week-end, pour des courses effectuées entre minuit et 5 heures du matin.

Dix euros maximum la course, de minuit à 5 heures du matin, durant le week-end, c’est l’offre lancée par la compagnie de taxis parisiens Taxis Bleus ce vendredi. «Ce tarif s’appliquera quels que soient la durée du trajet ou le nombre de kilomètres parcourus dans Paris intra-muros», détaille Yann Ricordel, directeur général de la société. Et d’ajouter : «Si le trajet correspond à une valeur de moins de 10 euros, le client paiera 6,80 euros minimum».

Lancées à l’occasion de la semaine de la mobilité et en fonction dès ce vendredi soir, ces courses low-cost sont revendiquées par la compagnie comme «un bon moyen pour faire connaître le modèle d’offre à prix maximum garanti sorti il y a un an», un système qui permet d’indiquer au voyageur le montant maximum de son trajet dès lors qu’il rentre l’adresse de départ et d’arrivée dans l’application mobile.

Si le tarif «spécial nuit» est avantageux pour le client, il l’est aussi pour le chauffeur, à en croire Yann Ricordel : «Les chauffeurs continuent à être payés au compteur et les clients payent moins cher, tout le monde est gagnant».

Service jeunes de G7

L’entreprise, qui fédère 3 000 chauffeurs indépendants et 15 000 passagers par jour, affirme qu’elle «souhaite que les gens redécouvrent le taxi». Et espère surtout que les taxis restent «les rois du transport de la nuit».

Seul bémol, la tarification réduite ne s’applique que sur les courses«commandées via l’application». Une obligation que Taxis Bleus songe à assouplir : «D’ici à la mi-octobre, on souhaite que cette offre s’applique aussi sur les commandes téléphoniques». Expérimenté d’ici à la fin de l’année, le dispositif sera «prolongé dès janvier 2016 et développé en banlieue parisienne si le public est réceptif pendant la période de test»,affirme Yann Ricordel.

Cette ristourne nocturne intervient deux semaines après la mise en place, par la compagnie Taxis G7, d’un service destiné au 15-25 ans, NightCab, disponible de 22 heures à 5 heures du matin en fin de semaine, à des tarifs réduits de 20%. «5 % de nos clients sont des jeunes. On veut augmenter cette part à 8 puis 10 %», justifie Serge Metz, PDG de l’entreprise qui compte 8 000 chauffeurs et 20 millions de passagers par an. «Notre objectif est de démocratiser les taxis pour permettre aux jeunes de rentrer chez eux en toute sécurité et habituer cette tranche d’âge à prendre le taxi». Mais, contrairement à son concurrent Taxis Bleus, «l’offre ne se limite pas à Paris. Elle est valable partout en France».

Contrer Heetch ?

Ces systèmes semblent taillés sur mesure pour contrer la start-upHeetch, qui se décrit comme «une plateforme nocturne dédiée aux jeunes pour aller et rentrer de soirée en toute sécurité», à des prix inférieurs à ceux des taxis. Elle compte 3 000 chauffeurs occasionnels et 250 000 inscrits, et revendique 39 000 trajets hebdomadaires en région parisienne.

Une supposition que réfute le PDG de G7 : «Nous n’avons pas attendu la concurrence pour diversifier nos offres, puisque ça fait trois ans qu’on a lancé Ouicab, le taxi partagé, ou encore Taxi vert. On lance au moins deux nouveaux services par an». Visant cette fois directement Heetch ou Uber, Serge Metz affirme : «Avec cette offre, on montre qu’on peut faire des offres attractives tout en respectant les charges sociales et fiscales».Il assène : «Si dans l’économie, on se met à tout miser sur le partage entre particuliers, on détruit l’emploi pérenne. Et on alimente Pôle emploi en chômeurs».

Le directeur général de Taxis Bleus affirme de son côté «ne pas avoir peur des services comme Heetch ou Uber». Et pointe la «nécessité de s’adapter. Oui, les taxis peuvent opérer des changements positifs».

Source : Libération

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