Transport adapté à Montréal: Deux fois plus de voyages depuis 10 ans

Le nombre de déplacements en transport adapté a doublé à Montréal depuis 10 ans, une tendance à la hausse qui se poursuivra sans doute avec le vieillissement de la population.

La Société de transport de Montréal (STM) estime qu’elle réalisera 3,4 millions de transports adaptés en 2014, soit quelque 9000 déplacements chaque jour.

Deux fois plus

Si ce nombre est imposant en soi, la hausse fulgurante depuis 10 ans est carrément impressionnante.

En fait, les transports adaptés ont doublé par rapport à 2005, alors que la STM avait réalisé 1,7 million de déplacements. La facture totale de ces déplacements a elle aussi doublé, passant de 35 millions $ à 70 millions $.

Il ne fait par ailleurs pas de doute que cette hausse se poursuivra au cours des prochaines années avec le vieillissement de la population.

Entre 2005 et 2013, l’augmentation de la demande chez les 65 ans et plus est de 131 %.

«C’est clair que ça va continuer d’augmenter, croit Annie Hottin, directrice générale du Regroupement des usagers du transport adapté (RUTA). Dans cinq ou six ans, ça va exploser avec les aînés.»

«On va être encore en croissance, c’est clair», croit aussi Mario Gagnon, directeur du transport adapté à la STM.

Pas juste les aînés

Le transport adapté à Montréal est géré par la STM. Une fois admis selon une liste de critères précis, les usagers paient le même pourcentage (6 %) pour le transport que les usagers dits «réguliers».

Le coût moyen du déplacement est de 21 $ (voir tableau). D’ailleurs, l’industrie du taxi profite largement de ce secteur d’activité.

Bien que les aînés représentent 65 % des usagers, la STM n’attribue pas la hausse depuis 10 ans à cette tranche de la population.

De plus en plus, une jeune clientèle profite du système pour s’inclure dans la société.

«La clientèle est de plus en plus impliquée dans la vie montréalaise, croit M. Gagnon. Ils sont actifs pour le travail, pour les loisirs. Ils s’impliquent socialement et économiquement.»

C’est notamment le cas d’Alain Tremblay, un Montréalais qui utilise le transport adapté tous les jours pour aller travailler à Laval.

«Ça me donne de l’autonomie et la capacité de travailler comme tout le monde», dit-il.

Coupes de budgets ?

Toutefois, les coupes appréhendées dans les budgets prochainement sèment de l’inquiétude au RUTA. En 2012, la part du budget payée par le ministère des Transports du Québec était de 64 %.

«On se demande comment le gouvernement va faire pour donner les sous, il coupe dans tout, constate Mme Rottin. Le service est très apprécié, les gens se fient là-dessus.»

Source : Journal de Montréal

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