Une prestigieuse avocate montréalaise spécialsée en droit du transport voit d’un mauvais œil l’arrivée prochaine de citoyens engagés par l’entreprise Uber pour concurrencer les chauffeurs de taxi.
«Il n’y a pas de zone grise dans ce que vous me dites. Ce que prépare cette entreprise est illégal», dit spontanément Me Louise Baillargeon, spécialisée en droit du transport. L’avocate du cabinet Robinson Sheppard Shapiro a été élue en 2011 meilleure avocate de l’année de Montréal en droit du transport.
Le Journal relatait hier que la compagnie Uber recrutait présentement des conducteurs montréalais pour effectuer le même travail qu’un chauffeur de taxi.
Le service, appelé UberPop, pourrait faire chuter le prix d’une course. Mais à quel prix? demande Me Baillargeon.
«Si un accident survient et que l’ordinateur du passager se brise, il n’est pas sûr que l’assurance automobile du particulier permettra le dédommagement. Alors que pour l’assurance commerciale du taxi, la question ne se pose pas. Le client est assuré».
Et on ne sait pas à qui on a affaire. Uber a beau vérifier les antécédents criminels, «ça n’a rien à voir avec les vérifications faites par les autorités du taxi», dit-elle.
Pas du taxi?
L’industrie du taxi est très réglementée. Or, Uber semble bafouer toutes ces règles. Elle les bafoue parce qu’elle ne se considère pas comme une compagnie de taxi, mais uniquement comme une entreprise de technologie, qui fait le lien sur une application de téléphone cellulaire entre un client et un automobiliste.
«Ça ne peut pas être du covoiturage, comme Amigo Express. Eux font de la longue distance, pas des courses à Montréal», dit l’avocate.
Et Uber a fait très mal à l’industrie du taxi où elle s’est implantée. Juste à San Francisco, sur la Côte-Ouest américaine, le nombre de courses de taxi aurait diminué de 65% depuis leur arrivée, en 2009.
Avec un nombre important de plaintes sur la qualité du service ou sur la gestion de plaintes en cas de problème.
Source : Journal de Montréal