Taxi : l’industrie lance un appel à la modernisation pour contrer Uber

S’unir pour mieux survivre : des représentants de l’industrie du taxi ont lancé un appel à la concertation et à la modernisation, jeudi. Ce faisant, les taxis pourront mieux contrer l’influence du service Uber, mais aussi s’adapter aux transformations en cours dans le secteur des transports.

Le chantier est vaste, reconnaît d’emblée Alexandre Taillefer, fondateur de l’entreprise Taxelco, qui regroupe entre autres le service Téo Taxi.

Dans le cadre de ce vaste plan de modernisation de l’industrie, l’homme d’affaires parle d’une « solution complexe à un problème complexe ».

Au menu, un programme en six points :

  • Améliorer l’expérience taxi et l’image de l’industrie
  • Améliorer les conditions de travail des chauffeurs
  • Protéger la valeur et la liquidité des permis de taxi
  • Assurer l’équité entre tous les joueurs de l’industrie
  • Fiscaliser l’industrie
  • Accélérer l’utilisation de véhicules hybrides et électriques

Pour M. Taillefer, l’industrie du taxi « est là pour rester ». D’autant plus, dit-il, que ce service s’ajoute à un bouquet d’options où l’on compte la mobilité active et les transports collectifs.

Les problèmes sont toutefois légion. L’entreprise Uber, d’abord, et ses 2000 voitures circulant dans les rues, est présentée comme la principale responsable de la baisse des salaires, de la dégradation des conditions de travail des chauffeurs de taxi, et de la perte de valeur des permis. Ceux-ci, habituellement vendus pour une somme de 200 000 $, n’en vaudraient plus que 80 000, a-t-on plaidé lors d’une conférence de presse donnée jeudi avant-midi.

« Les taxis traditionnels sont en train de souffrir », poursuit M. Taillefer, qui possède Téo Taxi, mais aussi Taxi Diamond et Taxi Hochelaga.

Mais les intervenants reconnaissent que si Uber fait partie du problème, les causes des malheurs de l’industrie vont au-delà du nouveau venu américain.

Mauvaise image de marque, lenteur des transformations, véhicules âgés et polluants… Autant de points auxquels s’attaque le plan en six parties présenté jeudi.

M. Taillefer souhaite ainsi que les taxis montréalais poursuivent leur adoption de la nouvelle image de marque instaurée par la Ville. En avril, l’administration Coderre dévoilait la nouvelle signature visuelle des taxis circulant dans la métropole.

Afin de les rendre distinctifs et facilement reconnaissables, les voitures seront peintes en blanc avec le toit et le capot de la couleur de l’entreprise à laquelle elles appartiennent.

Cette signature visuelle sera obligatoire, dès novembre, pour les taxis desservant l’aéroport.

Pied d’égalité

Les représentants de l’industrie du taxi se disent également intéressés à travailler avec Revenu Québec pour s’assurer de lutter plus efficacement contre l’évasion fiscale ayant cours dans le milieu.

« Amenez-en, des MEV », a ainsi lancé Guy Chevrette, porte-parole du Comité provincial de concertation et de développement de l’industrie du taxi.

Il faisait référence aux modules d’enregistrement des ventes qui permettent de s’assurer d’une plus grande transparence fiscale lors de la vente de produits ou de services.

L’entreprise Uber est d’ailleurs invitée à emboîter le pas dans ce domaine.

De fait, la plupart des recommandations présentées jeudi visent aussi à susciter l’accord d’Uber, histoire d’en finir avec un milieu « à deux niveaux », selon les mots d’Alexandre Taillefer.

Autre main tendue, on suggère de moduler la vente et la location des permis de taxis pour que ceux-ci puissent être loués pendant une période de temps plus ou moins longue.

Enfin, on propose de réduire l’empreinte carbone de l’industrie en ayant davantage recours aux voitures hybrides, hybrides branchables et électriques.

Source : Radio-Canada.ca

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