Applications mobiles : les taxis menacés?

L’industrie du taxi est hautement préoccupée par l’arrivée au Québec, depuis l’automne dernier, de nouvelles applications mobiles qui entrent en compétition directe avec leurs services.

«En ce moment, c’est ce qui menace le plus notre industrie et la sécurité des passagers. Il faut rapidement bloquer leurs activités chez nous et nous avons besoin de l’appui du gouvernement pour y arriver», indique Dory Saliba, président du Comité provincial de concertation pour le développement de l’industrie du Taxi (CPCDIT).Ce dossier figure à l’ordre du jour du congrès du CPCDIT, qui se tient vendredi, et fera l’objet d’un débat qui mènera à l’adoption de diverses recommandations.

Les applications Uber (américaine) et Hailo (britannique) permettent à un client de contacter directement un chauffeur de taxi, à partir de son téléphone intelligent et via celui du chauffeur. Et ce, sans passer par les compagnies de taxis traditionnelles et en réglant la course par carte de crédit.

Actuellement, environ 150 taxis à Montréal utiliseraient ces applications, soit moins de 5 % des véhicules en circulation, selon les estimations de M. Saliba. Mais ce nombre serait en constante croissance.

Des prix plus élevés

Le président du CPCDIT affirme que les clients paient entre 15 % et 30 % de plus pour un trajet réservé via ces outils. Dory Saliba avance que plus du quart des sommes perçues quitteraient la province.

«On espère un appui réglementaire des gouvernements pour limiter ces pratiques. La Belgique et l’Allemagne l’ont fait, de même que plusieurs villes des États-Unis.»

Les différents regroupements du secteur craignent une baisse de la qualité du service puisque contrairement aux compagnies traditionnelles, ces entreprises n’ont pas de comité de discipline pour sanctionner les chauffeurs et elles ne sont pas soumises à une surveillance aussi importante.

Autres dossiers

Seule rencontre annuelle de l’industrie du taxi, l’événement regroupera des dirigeants de compagnies de taxis mais aussi des représentants du ministère des Transports, du Bureau du taxi de Montréal et de la Commission des transports du Québec.

Parmi les autres sujets à l’ordre du jour de cette rencontre figure le module d’enregistrement des ventes souhaité par le gouvernement provincial. Un appel d’offres a d’ailleurs été lancé en mai dernier pour trouver un fournisseur.

«C’est un projet qui est prématuré puisque 75 % des recettes des chauffeurs de taxi viennent des contrats privés, qui sont automatiquement déclarés. Les courses des particuliers représentent seulement 25 % de nos ventes», soutient Dory Saliba, qui doute qu’une telle mesure soit rentable pour le gouvernement.

Les participants auront également droit à une présentation sur les effets du projet d’électrification des transports au Québec et le projet Sécurité Montréal.

Source : Argent

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