Les chauffeurs de taxi de Montréal divisés

Les chauffeurs de taxi montréalais sont partagés par rapport aux mesures visant à assurer leur sécurité et à modifier l’apparence des véhicules, annoncées plus tôt cette semaine par le maire Denis Coderre.

Avant la fin de l’année, Montréal va rendre obligatoire l’installation de caméras de surveillance à bord des taxis. Les véhicules présenteront également une apparence distinctive, comme ceux de villes comme New York ou Londres.

Les chauffeurs de taxi sont clairement divisés par rapport à l’idée d’instaurer un signe ou une apparence distinctive à l’ensemble des taxis.

«Ça serait bien du point de vue esthétique. Ça donnerait une belle vue pour la Ville de Montréal», estime Abdel Wahab Layachi, qui suggère des taxis bleu poudre pour la métropole.

C’est tout le contraire pour l’un de ses collègues, rencontré au centre-ville.

«Je pense pas que ce soit une bonne idée de faire une couleur unique. Ça donne quoi? Pour le tourisme, peut-être que ça change quelque chose, mais c’est clair que pour nous les chauffeurs, ça ne nous donne pas plus d’argent», a-t-il dit, préférant taire son identité.

En faveur des caméras

Quoi qu’il en soit, tous les chauffeurs rencontrés reconnaissent que l’installation de caméras à l’intérieur des véhicules est une bien meilleure idée que l’installation d’une cloison les séparant de leurs clients.

«Les vitres existent beaucoup aux États-Unis, où il y a beaucoup plus d’incidents avec les chauffeurs. Ici, c’est beaucoup plus tranquille. La vitre n’est pas nécessaire, la caméra est suffisante», a confié l’un d’entre eux.

Les chauffeurs considèrent qu’il s’agit d’une mesure de dissuasion plutôt efficace. «Une caméra directement reliée à la centrale, ça va donner aux clients l’impression qu’il vaut mieux ne rien tenter de louche», a ajouté M. Layachi, chauffeur depuis plusieurs années.

Vers la publicité à l’intérieur des taxis?

Si tous s’entendent sur la nécessité des caméras, les choses se compliquent néanmoins lorsqu’il est question de leur financement, évalué plus de 3 millions $.

Lundi, l’administration Coderre n’a pas fermé la porte au placement publicitaire à l’intérieur même des taxis, mais plusieurs chauffeurs s’opposent à cette solution.

«Je ne sais pas ce que ça donne. Où ils vont l’installer? Est-ce que ça va nous prendre du temps pour faire installer tout ça? Si oui, ça devient un problème. On n’a pas le temps de faire des allers-retours pour ça», a notamment lancé Elias Kasmo.

Au moment d’écrire ces lignes, le Regroupement des propriétaires et chauffeurs de taxi de Montréal n’avait toujours pas retourné nos appels pour commenter le dossier.

Source : TVAnouvelles.ca

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