La sécurité, mais à quel coût?

Les différentes propositions envisagées pour assurer la sécurité des chauffeurs de taxi ne font pas l’unanimité au sein des principaux intéressés.

À la suite du décès de Ziad Bouzid, un chauffeur atteint de projectiles en novembre dernier, le Bureau du taxi souhaite notamment imposer aux chauffeurs la géolocalisation par satellite (GPS), la présence de caméra et le paiement avec carte débit afin de diminuer les risques d’agression.

« Je ne pense pas que la caméra serait une bonne idée. Le délit aura déjà eu lieu quand le dispositif va devenir utile. Ça pourrait aider à l’arrestation du voleur. Mais même s’il y a des caméras, les policiers n’arrêtent pas toujours les criminels », souligne Auguste, chauffeur de taxi dans la métropole depuis plus de cinq ans.

« Ça pourrait décourager certains délinquants, mais on est loin de la majorité », ajoute Michel, chauffeur de taxi depuis déjà une décennie.

La vitre pare-balle semble avoir la faveur de certains conducteurs, mais à quel coût.

« La vitre serait meilleure que la caméra à mon avis. Ça nous permettrait d’avoir notre espace ainsi que notre liberté tout comme le client. Toutefois, qui va payer pour toutes les modifications qu’il faudra apporter au véhicule », questionne Auguste, qui admet y penser à deux fois avant d’accepter certains clients depuis le meurtre de l’un de ses collègues.

« Qui va payer pour toutes les modifications qu’il faudra apporter au véhicule? »– Auguste

Baisse de revenus

Heureux que les dirigeants se penchent sur la question de la sécurité des chauffeurs de taxi, ces derniers voudraient aussi qu’on parle de leur situation financière.

Depuis quelques années, les conducteurs ont vu leur clientèle diminuer de façon importante avec l’arrivée de transports alternatifs et moins couteux dans la grande région de Montréal.

« Avec l’autobus 747, qui relie l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau au centre-ville, Communauto, Car2go et les bixi, on a vu une baisse drastique de notre clientèle. L’été, on n’a plus rien », affirme Michel, qui avoue avoir pensé à plusieurs reprises à changer d’emploi.

« L’autobus 747 me dérange particulièrement. C’est ce qui nous a fait perdre le plus d’argent. Il l’offre à un prix dérisoire, mais ce n’est pas nous qui imposons les tarifs du taximètre. C’est une concurrence déloyale », soutient Auguste.

Source: Le Progrès Villeray

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