Souriez, vous pourriez bientôt être filmés

Les usagers des taxis à Montréal pourraient bientôt être filmés en tout temps lors de leurs déplacements. C’est l’une des recommandations émises par la commission chargée de déterminer les moyens pour améliorer la sécurité des chauffeurs dans la métropole.

Au total, ce sont 16 recommandations qu’a adoptées à l’unanimité la Commission sur les transports et les travaux publics, mercredi soir, alors qu’elle finalisait son examen public sur les besoins des chauffeurs de taxi à la suite du meurtre de Ziad Bouzid, en novembre dernier.

M. Bouzid, chauffeur de taxi et père de trois enfants, avait été froidement assassiné par l’un de ses clients à l’intérieur même de son véhicule, dans le quartier Côte-des-Neiges.

Afin d’éviter que ne se reproduise un tel drame, la commission propose notamment de rendre obligatoire l’installation de caméras de sécurité à bord des véhicules de taxi.

L’accès aux données devra être protégé par des outils technologiques tels qu’une boîte noire et être restreint à l’usage des forces policières, qui n’y auront accès que dans le cadre d’enquêtes.

Si certains chauffeurs de taxi ont fait part de doutes quant à l’efficacité d’une telle mesure pour contrer les actes violents, la commission considère plutôt que les caméras de surveillance «sécurisent les lieux et ont des effets dissuasifs sur le comportement des chauffeurs de taxi et des usagers».

Les contribuables n’auront pas à payer

Pour l’instant, la seule option proposée pour assurer le financement des caméras repose sur la publicité à l’intérieur des taxis, une proposition qui ne semble pas avoir convaincu le conseiller municipal Alex Norris, de Projet Montréal.

«Il se pourrait que ça soit la meilleure option pour financer l’installation des caméras, mais le bureau du taxi n’en a pas fait la preuve. On leur demande donc d’analyser toutes les options de financement», a-t-il commenté.

Pour Aref Salem, responsable des transports à la Ville de Montréal, il n’est pas question d’augmenter le fardeau financier des contribuables montréalais.

«On va essayer de voir toutes les pistes de solutions imaginables pour que ni les contribuables ni les chauffeurs de taxi ne paient [pour les caméras]», a-t-il assuré.

La Ville devrait faire part de sa politique sur la sécurité du taxi au mois d’août, a laissé savoir M. Salem.

Source : Journal de Montréal

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